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WRITEr. FILMMAKER. PHOTOGRAPHER
Nouvelle : Les couleurs.
Ecrit avec amour et humour le 03.03.2019

Qui n’est jamais allé en Inde n’a jamais vu de couleur de sa vie ! A peine ai-je posé les pieds sur le sol que mes yeux ont été émerveillé par cet arc en ciel vivant. Bouillonnant. Étourdissant. Éclatant. Ce Pays réveille tes sens. Il réveille la personne que tu es. Celle qui s’est incarnée, celle qui n’a plus envie de se cacher. J’ai appris à ouvrir mon regard, je crois que rien n’arrive par hasard. Venir ici est une vrai bénédiction pour l’artiste et la femme qui sont chaque jour, sur la voie de la guérison. Le temps est devenu mon ami, entre nous la guerre est désormais finie. Je n’essaie plus de tout voir, tout faire, tout parcourir comme dans le passé.
Voyager comme cela ne me ressemble pas. J’ai posé mes pieds sur le sol et mon regard sur la beauté qui sans cesse m’entoure. Non c’est vrai, rien n’arrive jamais par hasard. Tout est coloré, même dans le plus petit mètres carré. Je n’avais jamais vu cela de ma vie et je dois vous avouer qu’en amour, je suis littéralement tombé. Assise dans le train, les cheveux caressant tendrement mon visage, je ne cesse de m’émerveiller du paysage. Suis-je en train d’admirer des tableaux ? Est-ce bien réel ? Est-ce le fruit de mon imagination ? Suis-je dans la tête d’un peintre en action ? Le bleu du train se fond petit à petit dans l’arrière plan vert foncé parsemé ici et là, d’immeubles rose acidulé sous un sublime soleil couchant oranger. Pose ta caméra et admire ce qu’il y a devant toi.
La beauté du moment, la rareté de l’instant.
Tous ne sont que la touche finale à ce chef d’œuvre permanent. Ces petits détails qui forment un tout, un ensemble, une harmonie qui se finit à chaque tombée de la nuit. Un manège qui se répète à l’infini. Ils cultivent l’art de vivre en communion, avec l’environnement ils sont en fusion, les couleurs font partie de leur religion. Une foi vécue en rouge, violet, turquoise, jaune mais sans gris, Ô non Dieu merci. Que ce soit les saris sépia orné de soie, les bijoux dorés et nacrés, les filets de pêche caramel et réséda, les bateaux grenat et chocolat, les temples bronze et safran, les fleurs aux couleurs pastels et les mandalas aux couleurs de l’arc en ciel… Ce pays n’a fait que réveiller mon amour pour les couleurs. Elles ont prit petit à petit possession de la photographe en admiration. Sans cesse ébahie, sans cesse en observation. C’est vrai, je n’ai jamais eu autant de désir de photographier.
Qu’est ce que ce Pays me fait comme effet ? Serait-il en train de me réveiller d’une trop longue hibernation, d’une interminable remise en question, d’une période sombre d’inaction ? Je reprends vie, la colorimétrie de ce Pays sonnerait-elle comme une thérapie ? Le peuple Indien a-t-il compris cela ? L’importance de l’existence de chaque couleur, la nécessité d’un quotidien où aucune palette n’est interdite, tout s’accorde, la symbiose des éléments, la définition d’une vie simple aux bienfaits multicolores. Toutes les personnes rencontrés ne sont pas simplement habillés en imprimés colorés mais porte en elle, une lumière qui éclaire chaque être croisés.
Quelle chance d’avoir pu, un instant être à leurs côtés. Je ne me lasserais jamais de les observer. Observer ces femmes. Les admirer dans toute leur féminité. Elles ont un sens du style inné. Qui a décelé que Paris était la capitale de la mode ? Fausse idée. Qu’ont-elles en plus que nous ignorons ? Que se permettent-elles que jamais nous n’oserons ?
Assembler.
Porter.
Assumer.
Ces tissus en soie caressent leurs corps, épousent leurs formes généreuses, se transforment en robes, magnifient chaque femmes habillées. Les fleurs de jasmin se confondent dans leurs coiffures, le matin. Des silhouettes en Bleu et jaune poussin. Vert et rouge carmin. Violet et bleu Klein. Des associations qui les rendent aussi belles et désirables que n’importe quelle œuvre d’art. Elles sont le cœur d’un défilé où ce sont elles les reines de beauté. Devant elles, je ne peux que m’incliner. Les filles, s’il vous plaît promettez moi de ne jamais jouer aux Européennes. Ne rentrez pas dans ces magasins où tout est devenu conforme, standardisé. Ne laissez jamais tomber vos robes pailletés, vos saris colorés, vos écharpes cotonnées, votre audace tant convoitée. J’ai essayé d’acheter un sari, hier après midi. Malgré le fait de m’être perdue parmi les millions de couleurs à disposition, je n’aurai jamais votre aura, je dois me donner raison. Les vendeuses ont toutes essayé, par quatre fois elles ont pris le temps de nouer un nouveau tissu autour de mon corps de Française peu habituée.
Quelle sensation ! L’espace d’un instant, je suis devenue moi aussi une femme aux allures de Princesse parmi les imprimés et l’odeur du jasmin frais. Le sari est à présent dans ma valise. Soigneusement plié, je me fais la promesse de ne jamais oublier les leçons de style ainsi que le doux lâcher prise que ce Pays m’offre tout les jours ici.