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WRITEr. FILMMAKER. PHOTOGRAPHER
Story : Le Jour où j'ai décidé de ne plus aller travailler.
Ecrit avec amour et humour le 05.05.2019

Je ne sais pas exactement quand
je l’ai réalisé
c’était je crois Mardi,
dans la matinée.
Travailler sur un plateau de cinéma, enfant cela m’a toujours fait rêver, c’est devenu une réalité en 2008, au mois de Février.
" Une petite main au cœur de la création parmi les travellings et les scénariis." D’une jeune fille timide, à une femme épanouie, fière de parler de son métier avec ses amies, sa famille, en vacances, en soirée. Raconter comment ce monde se construit pour que le film prenne vie. J’ai grandi sur un plateau de tournage, merci à cette école de la vie. Il y a quelques semaines, le téléphone a sonné. L’opportunité s’est présentée. Reprendre un poste sur un plateau de cinéma sans devoir postuler, ni envoyer de CV. Tout est venu comme ça, à un point nommé. Dans une parfaite simplicité.
" Je me suis souvenue de l’été dernier où j’ai assisté par hasard, à un tournage dans la petite ville de Tofino, sur l’île de Vancouver. J’ai vu les camions garés, les câbles au sol, les projecteurs allumés, la nostalgie s’est sentie, poignante, au niveau de mon cœur."
Dix ans de vie sur un plateau de cinéma, ça ne s’oublie pas comme ça. Alors, j’ai dit oui. Je veux faire partie de cette aventure, moi aussi. Ce tournage vient à moi, cela ne peut-être qu’enrichissant, n’est-ce pas ?
Pourtant rien ne s’est passé comme prévu. Parce que rien n’est plus comme avant, comment ne m’en suis-je pas aperçu ? Je ne suis plus la même, le poste occupé, lui n’a pas bougé. A présent, je m’ennuis. Pendant ces 4 jours de tournage, je n’ai pas souris. Pas ris. Seule ma ride du Lion sur mon front, a surgit. Ce n’est plus ma place, je le sais. Le plaisir n’y est plus, je crois que c’est foutu. Je n’ai rien à faire ici, oust du balais ! Les années ont passé, le Monde du cinéma n’a pas évolué mais moi oui, désormais. La vie est passée par là, emportant au loin la jeune femme rêveuse et inexpérimentée. Celle que je suis devenue n’a rien perdu de son amour et dévotion au Monde de la création, bien au contraire, j’y ai consacré tout mon temps pendant deux ans.
Au Canada je n’ai pas fait de cinéma, même si ma vie de célibataire ressemble étrangement à une sitcom pour adulescent. Je n’y peux rien, décidément ! J’ai réalisé des vidéos, pris des millions de photos, écris encore plus de mots. Deux ans de recherche, de maturité. Deux ans qui ont tout changé.
En signant mon contrat ce jour-là, j’ai accepté une nouvelle de fois de ne pas me respecter. Ni moi, ni mes idées, ni les années passés. J’ai pensé tout de suite à l’argent, à la sécurité des prochaines semaines, j’ai pensé aussi qu’il était temps de rentrer dans le rang. Aujourd’hui quand je me regarde dans le miroir, je ne comprends pas comment j’ai pu mettre en pause mes projets, donner du pouvoir au désir de l’autre, mettre le mien de côté. Il est si simple de travailler pour les autres. Faire partie d’une équipe. Cela m’a terriblement manqué au Canada, travailler seule face à moi, je ne connaissais pas. Ce n’est pas tous les jours, le nirvana...
Il n’existe pas de travail et poste parfait, il existe seulement des opportunités et des envies propres à chacun selon notre éducation et destinée.
Ici, il n’est pas seulement question de cinéma mais de savoir ce qui est bon pour soi. Cette expérience est-elle faite pour que j’accepte enfin de créer, me laisser le temps de construire, d’y croire, d’y consacrer tout mon temps, d’y mettre toute mon énergie, mon perfectionnisme, tout ce que je suis ? Le Canada m’avait déjà ouvert la voie, mon Boss c’est moi. Personne ne sait mieux ce qui est bon pour toi, que toi-même. Prend tes propres décisions et sois-en à la hauteur. N’ai pas peur !
Sommes-nous grand par nos choix ? Si c’est le cas, hier soir j’ai dû prendre quelques centimètres, je crois. Quitter ce film a été la chose la plus difficile que j’ai eu à faire depuis des mois. J’avais l’air d’une enfant, terrorisée, effondrée, exténuée. Dur de l’assumer, le regard des autres est si important pour moi, quelle bêtise ! Je le sais. Ces 4 jours de tournage auront suffi à me poser la question sur ce que j’attends vraiment de la vie. Le droit de me lever le matin en prenant le temps d’écouter ce dont j’ai envie, mettre en place et construire les projets qui me ressemblent, qui résonnent avec cette envie d’indépendance et de liberté. Rien n’est plus important que moi et ma vie, n’est ce pas ? Je ne veux plus faire l’impasse de cela. Travailler avec dévotion, perfection et passion pour défendre mes idées. Faire ce film, c’était encore une fois, une manière de me planquer. Une excuse pour ne pas faire. Donner du pouvoir à ma propre dévalorisation, à mes propres peurs. Attiser le manque de confiance en moi. Accepter un poste pour lequel j’excelle mais qui ne reflète plus la femme que je suis. Mon Dieu, mais pourquoi continuer ce système là ?
Marcher sur le chemin qui n’est pas le mien. Il est temps de créer demain. Celui que j’aurai décidé de vivre, avec la reconnaissance ou pas de mon prochain. Alors à quoi cela m’a-t-il servi de dire oui ? A donner enfin de l'importance à ce que je veux vraiment dans la vie. Cette expérience est vécue aujourd'hui pour comprendre que toutes ces expériences passées m’ont amené à cette décision qu’il est temps de prendre, désormais. Celle de s'écouter pour ne plus avoir peur de vivre sa propre vie.
Est-ce un caprice de ne plus vouloir aller travailler pour les autres mais seulement pour soi ? Mettre en priorité sa santé, son bien-être et tout le reste. Je n’ai pas encore construit de famille, mes projets ne sont qu’au stade de l’idée, pourquoi passer du temps, donner de l’énergie à un système qui ne me reconnaîtra jamais ? Je crois à présent que la reconnaissance, elle vient de soi. Reconnais-toi, n’attend pas que les autres le fassent pour toi. Comment n’ai-je pas encore compris cela ? La reconnaissance, elle vient tout d’abord de soi. En acceptant de m’occuper de moi, je reconnais enfin Andrea. Cette fille qui veut vivre sa vie sans demander l’autorisation à autrui.
Alors, qu’est-ce que j’attends pour m’envoler d’ici ?